mardi 4 mars 2014

Lire sur smartphone


Un smartphone.


« Lire sur smartphone est tellement addictif que j'ai arrêté les livres papier »


Le Monde.fr |  • Mis à jour le 

En janvier 2013, le médialab de Science Po a révélé qu'un tiers des personnes qui s'adonnent à la « lecture numérique » (sur tablette, liseuse, smartphone...) possèdent une bibliothèque composée de 70 % à 90 % d’ouvrages non achetés. Un an après cette enquête, Lemonde.fr a voulu prendre le pouls de ses lecteurs :« Vous lisez sur smartphone, témoignez ». Plusieurs dizaines de réponses sont parvenues. Nous en avons sélectionné onze. 
  • « C'est tellement addictif que j'ai arrêté les livres papier », par Marie, 32 ans
« Je lis sur smartphone depuis cinq ans. C'est plus simple et plus léger que d'avoir des livres en papier dans son sac à main. De plus, on trouve sur les librairies électroniques des livres qu'il est difficile de se procurer en version papier. C'est tellement addictif que j'ai arrêté de lire des livres papier. On m'a offert le prix Renaudot à Noël et je ne l'ai toujours pas ouvert, c'est un tel pavé que ça me rebute ! Enfin, j'aime lire des livres en anglais (Harry Potter par exemple), pourpratiquer ma compréhension écrite. Par contre, je ne lis aucun journal sur mon smartphone, ni français, ni anglais. Uniquement des livres dont je peux régler la taille des caractères, le contraste de l'écran, l'espacement des lignes, la taille des marges. Je n'éprouve pas le besoin d'acheter une liseuse, qui prendrait de la place dans mon sac à main et que j'oublierais partout. Mon téléphone, je suis sûre de ne pas l'oublier. Il faut juste choisir des modèles de smartphone avec une bonne batterie, parce que ça consomme. Pas autant que la navigation sur Internet, mais quand même. J'ai toujours un câble de recharge à mon bureau. J'aime flâner dans la librairie à côté de chez moi, mais je préfère nettement les livres électroniques. Il y a un mois, j'ai acheté dans cette librairie un livre papier, je l'ai lu, et j'ai acheté la version électronique parce que, vraiment, j'aime ça. »
  • « Je fais entrer la lecture dans tous les interstices de mon quotidien »,par Agathe, productrice-auteur
« J'aime les livres, j'ai toujours beaucoup aimé les livres, mais mon smartphone et ma tablette m'ont permis d'élargir le champ de mes lectures au quotidien. Je peuxlire alors que je n'ai qu'une main de disponible (dans un métro surchargé ou en me brossant les dents) ou dans le noir alors que j'ai éteint la lumière de ma chambre pour que mon compagnon puisse dormir et que je devrais faire de même. La lecture sur tablette m'a aussi permis d'aborder des livres en langue anglaise, qui, auparavant m'auraient intimidée en raison de mon vocabulaire limité : accéder à la définition d'un mot en un clic est pour moi un atout sans égal. Enfin, les livres numériques enrichis pour enfant sont pour moi une occasion de renouvelerl'expérience de lecture d'histoires avec des tout petits, et de créer des moments de complicité particulièrement riches. Ces livres ne sont pas encore assez connus des parents, ils constituent un secret bien gardé. Il m'arrive aussi decommencer la lecture de mon journal préféré sous sa forme papier, puis debasculer sans m'en rendre compte sur sa version électronique afin d'enrichir sa lecture (fact checking, approfondissement, etc). »
  • « La lecture sur écran 4 pouces, ça passe crème », par Eric, 32 ans, ingénieur
« Avant, je n'avais pas d'usage des livres. Je me contentais d'un bouquin par an, voire deux. Depuis que j'ai le dernier smartphone à la pomme (ça fait dix-huit mois maintenant), j'ai dû avaler (à mon sens) une quinzaine de livres environ. De toutes tailles. J'ai découvert un confort de lecture différent. Certes une page ne tient que sur 4 pouces, mais plusieurs livres tiennent dans ma poche. Ceci dit, je n'ai jamais lu plusieurs livres en même temps. Et la lecture sur un écran 4 pouces, honnêtement, si votre application est bien configuré (mode défilement continu des pages), ça passe crème. Ce que je peux retenir de cet usage sur smartphone, c'est de pouvoir lire n'importe où, n'importe quand (comme avec une version papier), sans à avoir un sac dédié à transporter mon livre, sans à avoir à allumerla veilleuse au lit ou dans les transports lorsque ma compagne s'est endormie. Pour commencer, j'ai téléchargé des livres sur une plateforme pirate dédiée aux livres. Du JK Rowling, Murakami. J'ai trouvé des plateformes pour des livres libres de droit (Tolstoï, Dostoievski et cie) et désormais j'en achète... quelques uns... Parce que même si ça change désormais, je ne comprends pas la différence de prix nulle entre une version numérique et une version papier. »
  • « Une lecture agréable et pratique mais trop chère ! », par Charles
« Je suis clairement de la génération numérique, iTunes gère ma musique depuis plus de 10 ans et j'achète désormais plus de musique en dématérialisé qu'enphysique ! J'ai donc naturellement essayé la lecture de livres numériques sur moniPhone. Le travail minutieux de mimétisme au niveau de l'interface d'iBooks donne un côté agréable à la lecture. La haute résolution des écrans actuels est aussi pour beaucoup dans ce confort de lecture. De plus, le smartphone prend très peu de place comparé à un véritable bouquin, ce qui le rend très pratique en déplacement. Et surtout, l'écran illuminé permet de lire en toute facilité dans le noir, un argument très apprécié de ceux qui aiment bouquiner au lit ! Cependant, je n'ai jamais acheté de livres numériques, me contentant de livres du domaine public (ou d'autres livres trouvables gratuitement dans les méandres d'Internet !). Etant donné la posture difficile dans laquelle se trouve la plupart des librairies, je préfère faire fonctionner ces commerces plutôt que d'acheter une version numérique dont le prix est quasi-similaire. Car si la vente de musique numérique a véritablement tiré les prix vers le bas, il n'en est pas de même pour les livres numériques. L'intérêt des boutiques en ligne reste donc limité. D'ailleurs, ces boutiques ne proposent pas de pouvoir télécharger gratuitement les livres du domaine public. Dans certains cas, ils les font même payer ! Dommage pour les consommateurs impulsifs ! »
  • « C'est un âge d'or pour le gros lecteur », par Christine
«Je lis des livres en version numérique depuis mon premier Palm, en 2000. D'abord, parce que ma bibliothèque papier déborde ; ensuite, parce que j'évite ainsi les cantines de bouquins, lorsque je me déplace. Comme j'ai besoin de beaucoup de livres pour mes travaux, j'apprécie de pouvoir les télécharger tout de suite plutôt que d'avoir à les commander. Je ne rechigne pas à payer quand il le faut : trois ou quatre ouvrages par mois. Mais je fréquente essentiellement le fonds de Gallica. Je suis complètement habituée à lire sur écran, je copie-colle les phrases, les pages, qui m'intéressent ; je relève les infos nécessaires pour citer. C'est facile, je gagne du temps. Je lis sur tous les supports : portable, Kindle, autre tablette, ordi. Les livres ainsi me suivent partout. Je ne délaisse pas pour autant le papier. Tout se complète. C'est selon moi un âge d'or pour le gros lecteur. »
  • « J'en ai abandonné mon Kindle », par Nabil, 54 ans, Français installé à Chypre
« J'ai 54 ans et lis a 95% sur mon smartphone. Il me permet de lire sans encombrement, à n'importe quel moment et endroit, avec ou sans lumière. Jevoyage beaucoup, ainsi, j'ai toujours mes livres à portée de main avec le minimum d'encombrement. Seul bémol : certaines publications sont uniquement sur support papier. J'en ai abandonné mon Kindle. PS. Je lis également sur ma tablette. »
  • « Les livres numériques, un dilemme entre le fonctionnel et le tangible », par Christopher, 25 ans, Québec city, étudiant
« Les livres numériques, j'ai trouvé ça fabuleux lorsque c'est apparu. Je pensais que les réfractaires, étaient des gens qui adoraient leurs habitudes, et qui, pour s'en convaincre parlaient de texture, de la sensualité du touché sur les pages. Ma première fois, c'était sur l'iPad que je me suis offert au même moment quasiment. C'était nouveau donc agréable, c'était très pratique surtout. Mais peu après, j'ai tout de même trouvé que les livres numériques étaient chers, pour des objets intangibles. Sont-ils d'ailleurs des objets ou des services ? Une chose est sûre, cela m'a incité à découvrir ou redécouvrir les classiques de la littérature française, ceux-là étant gratuits. Pour le reste, je les achète sur iTunes, mais je suis encore partagé. Il y a peu, j'ai acheté W3 Le sourire des pendus [Jérôme Camut, Nathalie Hug, Télémaque, 2013] en version papier. L'éditeur offrait la version numérique à l'achat de la version papier. Je lis le plus souvent sur smartphone dans les transports en commun. Je n'ai pas à ouvrir mon sac, ça ne prend pas de place, ce n'est pas lourd, et mon téléphone n'est pas qu'un livre, il est beaucoup d'autres choses en même temps, même si l'écran est un peu petit. Moi qui ne suis pas réfractaire aux livres numériques, j'aime le soir mettre à jour mon marque-page sur ma version papier. C'est avec elle que j'aime lire, mais c'est avec mon smartphone que j'apprécie lire. Même si je ne tire pas un trait sur le papier, c'est la praticité qui l'emporte pour ma part. »
  • « Une bibliothèque dans la poche, un vertige très agréable », par Jean-Christian, 41 ans, documentaliste, Roubaix
« Je crois que mon témoignage peut au moins servir à tordre le cou à cette idée reçue que la pratique et l'usage de la culture numérique appartiennent au digital natives. Je lis sur mon portable depuis 2009. J'ai d'abord téléchargé quelques recueils de poésie, dont un fac-similé numérique de Chair de Verlaine annoté par l'auteur : une lecture très émouvante. Puis je suis avec surprise passé à des textes de plus en plus longs : contrairement à ce que je croyais, le mouvement de lecture sur portable - dont l'écran s'éteint assez vite - correspond plus à des œuvres de longue haleine qu'à la contemplation poétique où chaque vers est ressassé pour être pleinement goûté. Ainsi, j'ai téléchargé tout Balzac, l'intégrale des Rougon-Macquart, quelques Jane Austen, et - cerise cyclopéenne sur ce gâteau déjà titanesque - Les Misérables que je n'avais jamais lus auparavant et dont le souvenir est à jamais lié à la lecture numérique. Parfois, je conçois que j'ai dans mon portable (aujourd’hui un smartphone Wikio) le contenu de toute une petite bibliothèque : j'en ai un vertige très agréable... Énorme supériorité, à mon avis, du livre numérique sur le format codex : choisir la taille du lettrage, pouvoirreprendre sa lecture au point exact où on l'avait laissé... Énorme inconvénient :retrouver un passage qui nous a plu dans un pavé de 1000 pages, et le temps de chargement de fichiers trop lourds. Je ne réseaute pas. »
  • « Quand j'ai vu la taille du pavé en librairie, je me suis procuré le format epub », par Quentin, 25 ans, Lille, ingénieur
« Je lis peu de livres en général, mais (...) la lecture sur smartphone ou tablette a un peu changé mes habitudes. J'ai essayé de lire un roman (le premier depuis longtemps), La Stratégie Ender, avant la sortie du film. Le thème m'ayant motivé, et les moult échos du genre "le bouquin était vachement mieux" qu'on entend régulièrement ont fini de me convaincre. Quand j'ai vu la taille du pavé en librairie, je me suis procuré le format epub. Je l'ai dévoré via mon smartphone, un peu chaque jour dans le métro. Aucun encombrement et un format vraiment poche pour le coup. La lecture reprend là où elle s'est arrêtée, c'est pratique. La taille des caractères s'ajuste, et un tas d'autres choses aussi. La perte du rapport à l'objet, au papier du livre est le point négatif. Ce côté (très) pratique et la disponibilité des livres une fois importés sur le téléphone m'a incité, moi petit lecteur, à bien plus de lecture. Depuis, j'ai téléchargé des Jules Verne sur le site ebookgratuits. Par contre je n'ai pas encore acheté d'ebooks sur des plates-formes "officielles" par crainte de ne pouvoir lire librement à cause des DRM. J'ai essayé de lire un magazine sur tablette, un PDF HD d'une revue spécialisée de photo. Le résultat n'a pas été probant : taille du fichier, faible qualité d'image ou lenteurs d'affichage ne m'ont pas convaincu. Un magazine se feuillette, se manipule, se griffonne bien plus aisément en format papier. »
  • « Il existe une complémentarité entre papier et numérique », par Yannick, 27 ans, Colombes
« Cela fait maintenant deux ans que je suis en partie passé aux ouvrages numériques, sur smartphone dans la vie de tous les jours, sur tablette quand je suis en déplacement ou en vacances. Chez moi, je continue cependant depréférer le papier dès que cela est possible. La lecture numérique a largement modifié mes habitudes. L'encombrement et le poids minimum, l'accès à une vaste bibliothèque quelque soit l'heure et le lieu, rendent la lecture bien plus aisée en déplacement (transports en commun, TGV...). Je n'ai plus à me soucier de choisirle bon livre, de regretter de n'avoir certain titres qu'en grand format et non en poche. Je ne passe plus un temps interminable à choisir la liste de livres àemporter sans amasser trop de kilos avant de partir en vacances... Le numérique m'offre, en tant que lecteur, une liberté et une complémentarité bienvenue avec ma bibliothèque chez moi. J'ai une bibliothèque numérique d'environ 150 ouvrages, au deux tiers achetés précédemment au format papier. Dans ce cas, j'ai fait en sorte de les télécharger sur des plateformes gratuites. Je considère en effet que payer deux fois au prix fort est hors de question quand la seule différence est celle du format. Les autres titres ont été téléchargé sur Amazon (j'utilise lelogiciel Kindle). Pour une demi-douzaine d'entre eux, qui m'ont particulièrement impressionné, j'ai ensuite commandé les versions grand format. Car je considère que quand on croise un bon livre, rien ne vaut le papier. »
  • « Avant, ouvrir un livre était pour moi une épreuve », par Tristan, 25 ans, Niort, gérant d'une agence de communication
« Les smartphone et tablettes m'ont simplement permis de lire. Auparavant, je n'avais pas l'envie de lire, c'était pour moi une "épreuve" de prendre un livre et de l'ouvrir. Maintenant, je me sens capable de lire et cela m'a permis de relire des classiques de la littérature mais aussi des œuvres modernes. Cependant, je n'achète pas de livre, du moins je n'ai pas encore passé le cap. Je télécharge des livres libres de droit ou bien sur des réseaux illégaux. Malgré le faible prix d'achat, j'ai plus de mal a acheter un support immatériel. Par contre, j'achète les livres une fois lu en version physique. Ca a au moins l'avantage de relier le numérique à la vie réelle ! »




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