jeudi 14 septembre 2017

Arthur Rimbaud, le voleur de feu, par S.Cohen-Scali

Arthur Rimbaud, le voleur de feu, 

par S.Cohen-Scali



Jeune Amie Lectrice et Jeune Ami Lecteur, cette humble chronique vous est destinée, tout particulièrement, et elle reprend certains de mes propos de février 2014, en un précédent papier.
Mais comme ma très chère co-blogueuse,  Véronique,  a parlé  récemment d’un formidable livre illustré sur Rimbaud et édité par Diane de Selliers, que j’espère avoir pour Noël (je sais c’est un gros cadeau mais je pèse aussi mon poids…), alors que l’on me répète que ma bibliothèque prend trop de place…, je me suis dit que je pouvais, au moins, m’adresser aux jeunes, avant les fêtes et en parlant de Rimbaud, justement.
Voici un livre qui peut être « attaqué » dès le début du collège et qui m’a totalement passionné.
L’auteure place en exergue Arthur Rimbaud, le poète flamboyant, contestataire des autorités, adepte des vagabondages et plus tard des pérégrinations orientalistes et immisce en son écriture une esquisse de biographie, des appuis mis en forme avec doigté de poèmes majeurs et la présence récurrente d’un oiseau multicolore, au plumage tiré du célèbre sonnet « voyelles » et dénommé Baou, qui permet à Arthur de faire le lien entre son univers jugé insipide et la conquête de la vraie vie, par la poésie.
On retrouve « la mother », sa Maman à la fois reconnaissante et fière de ses talents scolaires et intraitable sur son destin tracé, qui ne peut se lier à certaines lectures jugées débauchées et qui, par son comportement, sera autant détestée que consultée par Arthur…
On repère juste de manière fugace le père militaire qui ne venait à « Charlestown » que pour « besogner » son épouse et accroître quantitativement la famille mais qui fut une source inépuisable d’inspiration pour Arthur, puisqu’il a voyagé et qu’il maîtrisait plusieurs langues et dialectes.
On intègre Frédéric et Arthur, frères qui se retrouvent dans la même classe, Frédéric par ses limites et Arthur par son génie et dont la cohabitation ne sera jamais ni aisée, ni repoussée.
On entend les punitions sévères que la Maman distribue et l’importance glauque des latrines où Arthur passe un temps certain, car jugé garnement, et qu’il utilise en imagination poétique.
On est charmé par les liens directs qui unissent Arthur à ses petites soeurs, Vitalie et surtout Isabelle, qui l’identifient comme savant et différent mais aussi comme un solitaire mélancolique et insaisissable.
On salue le professeur d’Arthur, Georges Izambard, qui comprend très vite ses talents et qui essaie sans succès d’instaurer un dialogue entre Arthur et sa mère.
On se rappelle qu’Arthur avait 16 ans au moment de la bataille de Sedan (à quelques encablures de Charleville) et qu’il a connu la terrible tempête de la guerre de 70, avec son frère Frédéric enrôlé, et en orchestrant ce qu’il a vu avec le poème magnifique et glaçant dit du « dormeur du val ».
On suit le Baou et Arthur avec ses fugues à répétition et sa mise en détention dans le Paris en guerre…
On imagine Rimbaud recevoir avec une ferveur absolue le message de Verlaine l’invitant à rejoindre le clan des poètes avec force et frénésie…
Et l’on s’attriste à voir la chère Isabelle veiller son frère de 37 ans s’éteindre à petit feu après un périple de plus de 15 ans, où il s’est éloigné de tout, pour vivre des tonnes d’expérience, et, oublier la poésie dans sa dimension classique pour vivre lui-même une aventure poétique absolue.
Un petit bijou de composition que je recommande à votre attention et qui vous permettra à la fois de découvrir ou redécouvrir Rimbaud et surtout de reprendre en choeur et à coeur ses plus emblématiques poèmes qui vous feront comprendre que c’est bien autre chose que ce satané Maurice Carême, souvent déclamé en primaire, et totalement insupportable, n’est-ce pas ?
Affections Jeunes Amies et Jeunes Amis  et belle lecture et belles futures fêtes!
Éric


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